Notre lettre 1318 publiée le 19 décembre 2025

À VALENCE : PREMIER BILAN

DE "L'ACCUEIL" D'UN ÉVÊQUE

SIX MOIS APRÈS L'ÉVICTION

DE LA FRATERNITÉ SAINT-PIERRE

LE CONSTAT DE CETTE FOLLE DÉCISION
EST CELUI D'UN TRANSFERT
VERS LA FSSPX
QUI BIENTÔT
POURRAIT S'INSTALLER À VALENCE

"Finalement, il faut voir les choses du bon côté. Il y a des fidèles du diocèse de Valence qui ont découvert la messe traditionnelle, et vont à Notre-Dame. De l'autre côté le diocèse n'a pas réussi à remplir sa cathédrale sur le dos des fidèles de Notre Dame".

La conclusion peut surprendre, mais six mois après l'éviction de la FSSP de Valence et la suppression par Mgr Durand de toutes les messes, sauf le dimanche, et des sacrements, la cathédrale fort clairsemée en juin, sonne encore plus vide en décembre - même s'il n'y a plus de gardien irascible , et que la paroisse remet ses coordonnées et mail sur l'affiche avec les horaires des messes. Retour à l'anormal à Valence, en somme.

Pourtant si on lit le bulletin du diocèse de Valence 2025-26, "tous ensemble chercheurs de Dieu", tout va dans le meilleur des mondes, puisqu'il n'y a pas un mot sur Notre Dame. Et dans sa lettre pastorale résumant "une année de découvertes" Mgr Durand écrit sans rire : "la Drôme est une terre de partage, de circulation, de brassage et nous savons accueillir". Sans blague ?

Pareil pour la lettre du denier, "ça bouge, ça entraîne ", mais à la dernière page, un discret appel au secours - "au 1er septembre, les chiffres de la collecte du denier pour le diocèse de Valence sôr préoccupants. Les dons sont en recul de plus de 4% par rapport à l'année précédente à la même date". Et il y a 10% de donateurs en moins, soit une baisse supérieure à la moyenne nationale (4 à 5%).


Que s'est il passé ?

Comme le culot est décidément l'estampille de l'épiscopat de Mgr Durand, il a été dit aux paroissiens du centre de Valence - et aux fidèles de Notre Dame, début décembre, que l'heure était grave et que le denier était en baisse de 18% sur un an (!).

Après avoir cassé la paroisse de Notre Dame et chassé son prêtre, après avoir refusé d'écouter ses fidèles et tenté même de leur interdire de prier à la cathédrale (!) voilà que les saccageurs leur demandent de sauver le diocèse et leur bilan avec.

Sur les affiches en pied qu'on trouve dans toutes les églises du diocèse, Durand sourit tout le temps sauf quand il ne sourit pas, rarement. Il a fait une affiche quand il a été nommé : je suis là pour vous aimer. Mais comme ont eu l'occasion de constater des curés plus à gauche qui étaient bien contents de voir la FSSP et Pouzin éjectés de Valence, Mgr Durand gère le diocèse en coupant des têtes, surtout si ça peut aider pour faire carrière et quitter la Drôme.

C'est plus facile que de faire la lumière sur les petits séminaires ou Châteauneuf de Galaure, mais à ce compte Mgr Durand va surtout finir par se mettre tout le monde à dos.


"Il y a clairement eu un transfert de la FSSP à la FSSPX"

Si une petite moitié des fidèles de Notre Dame sont restés dans l'église - la polémique et la résistance des fidèles cet été ont attiré des fidèles d'autres paroisses, des familles, qui ont découvert à cette occasion la messe traditionnelle - la plupart vont jusqu'à Triors, Montélimar et surtout à Chantemerle les Blés.

Desservie par la FSSPX depuis Lyon la petite chapelle a doublé son assistance et est pleine à craquer. Elle ne peut être agrandie, et la FSSPX chercherait maintenant à acheter à l'est de Valence. Des fidèles de Montélimar vont maintenant jusqu'à Sorgues - qui a changé de prieur, et d'autres locaux ou ardéchois ont aussi découvert la messe traditionnelle à Montélimar.

Dans la cité du nougat la FSSP est toujours là. "Mais la convention est ric rac. 3 ans avec six mois de préavis", un délai classique, "tu dis ta messe et tu te casses", resume un fidèle de Valence. "Interdit de loger dans le diocèse, interdit de sacrements sauf les enfants de moins de 7 ans, et de temps à autre une messe en moins sous divers prétextes. Quand l'évêque dit "nous savons accueillir", il perd tout crédit et les fidèles même de la messe en français s'en rendent bien compte. On est clairement dans le collimateur et l'abbé ne cesse de donner des gages - il a fait un sermon sur Marie Corédemptrice qui a blessé des fidèles, personne ne l'y obligeait".

Néanmoins le diocèse n'a pas réussi à forcer les fidèles à revenir en paroisses. "Le catéchisme c'est à la maison. Quand ils nous suppriment des messes on s'organise. La quête à Notre Dame s'est effondrée - si on nous traite comme des chiens, pas question !". Les fidèles de Valence et Montélimar font des évènements et restent en contact. Mais "il y a clairement eu un transfert vers la FSSPX, les gens y vont aussi parce que justement, ce n'est pas le diocèse qui les a tellement maltraités".

Et le prêtre diocesain qui est aussi censé desservir saint Jean fait des efforts en latin. "Le diocèse nous infantilise tellement qu'il refuse de nous donner le planning pour que d'après eux on ne vienne pas pour tel ou autre prêtre. Pas la peine de leur parler de liberté".

En fin de compte, six mois après l'éviction de la FSSP de Valence, mgr Durand a multiplié les fidèles de la messe traditionnelle, perdu toute crédibilité, enfoncé la santé financière de son diocèse, et va finir par se retrouver avec la FSSPX à Valence. Alors certes il pourra faire valoir devant l'Éternel qu'il a supprimé des messes et des sacrements, et forcé des familles à se marier ou se faire enterrer à des dizaines de kilomètres de Valence.

Beau bilan pour un évêque qui sait accueillir, vraiment.

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