Notre lettre 1289 publiée le 20 octobre 2025
LES PÈLERINAGES TRADITIONNELS
ET LA RÉFORME DE L’ÉGLISE
LES VEILLEURS POURSUIVENT
POUR LA 213ÈME SEMAINE
LEURS PRIÈRES POUR LA DÉFENSE
DE LA MESSE TRADITIONNELLE
DEVANT L'ARCHEVÊCHÉ DE PARIS
DU LUNDI AU VENDREDI
DE 13H À 13H30
10 RUE DU CLOÎTRE-NOTRE-DAME
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Chers Amis,
La presse se penche volontiers sur le phénomène assez étonnant des pèlerinages traditionnels. Ainsi, La Croix du 16 octobre : « L’essor des pèlerinages tradis portés par l’identité régionale » : « Depuis deux ans, écrit Matthieu Lasserre, le spécialiste "tradition" de La Croix, des pèlerinages traditionalistes d’un genre nouveau ont vu le jour dans plusieurs régions françaises. Créés par des laïcs, mettant en honneur l’identité régionale et la liturgie tridentine, ceux-ci s’installent dans le paysage ecclésial, malgré quelques tensions avec les évêques. »
Si l’on examine un temps plus long, on voit que le phénomène de reviviscence des pèlerinages, de celui de Compostelle évidemment mais aussi celui de nombreux pèlerinages diocésains, avec des ostensions de reliques, etc., s’inscrit dans un retour plus général vers les manifestations de piété traditionnelles et populaires. Il y a un désir, surtout chez les jeunes – et y compris dans d’autres religions – de retrouver « les formes les plus intenses et radicales de la religion » (Charles Mercier et Philippe Portier, cités par Matthieu Lasserre, dans Les jeunes et leur laïcité, qui vient de paraître aux Presses de Sciences Po).
Les « pèlerinages de tradition » (Bretagne, Normandie, Gascogne, Provence, FSSPX à Lourdes, etc.) se sont ainsi développés sur ce mouvement de fond du catholicisme contemporain, mouvement de reflux par rapport au post-concile, mouvement réactionnaire – qui réagit – si l’on veut, mouvement conservateur – qui vise à conserver et préserver – , mais mouvement jeune, avec des familles et beaucoup d’enfants. Ces pèlerinages, dopés par le succès croissant du Pèlerinage de Chrétienté vers Chartres, naissent aussi en d’autres pays, le pèlerinage à Covadonga en Espagne, de Walsingham en Angleterre, en Belgique, à Fribourg en Suisse, au Portugal, de la FSSPX à Midlan au Canada. Et bien entendu, le pèlerinage Summorum Pontificum à Rome, avec sa 14ème édition, cette semaine, de vendredi à dimanche.
Ces pieuses, parfois très exigeantes, manifestations de visibilité s’élèvent d’autant mieux sur le terreau traditionnel qu’elles rendent visibles une puissante non-acceptation de la réforme liturgique de Vatican II, laquelle représente un refus plus général des novations mortifères dans l’« esprit du Concile ».
Et c’est parce qu’ils sont une nouvelle mise en valeur de ce point très sensible que ces pèlerinages attirent l’attention, intéressent ou inquiètent. Ainsi, Golias du 2 octobre 2025, qui titrait un article sur « Léon XIV s’embarque à droite ? » : « Du 24 au 26 octobre prochain, se tiendra à Rome le pèlerinage traditionaliste annuel Summorum Pontificum. Créé en 2012, il tire son nom du motu proprio Summorum Pontificum (2007). […] La messe tridentine était interdite à Rome depuis trois ans à l’occasion de ce pèlerinage qui rassemble jusqu’à 2000 personnes. Léon XIV, contraint de se positionner, a choisi le retour en arrière. En effet, on vient d’apprendre que le 25 octobre prochain, la messe pontificale, point d’orgue du pèlerinage Summorum Pontificum dans la basilique romaine se tiendra selon le rite ancien. »
Contrairement à ce que pense Golias cette autorisation pontificale ne doit pas être surinterprétée dans le sens d’un virage à droite du pape. Il n’empêche que dans ce qu’elle est effectivement – un très beau geste d’apaisement – elle montre une adaptation réaliste du pape (comme de Mgr Christory à Chartres, Mgr Touvet à Fréjus-Toulon, etc.) à une situation de contestation d’autant plus impossible à ignorer ou juguler (Mgr Cador à Coutances, Mgr de Germay à Lyon, etc.) que la pastorale née du Concile s’épuise dans une désertification du point de vue de la pratique, des vocations, de l’enseignement du catéchisme.
Les pèlerinages traditionnels, avec leurs foules de jeunes catholiques, dont une large part ne sont pas des tradis pur jus, traduisent le caractère inéluctable du problème posé à l’Église depuis 60 ans : quelle réforme ? La réforme libérale qu’on a faite, qui a vidé les séminaires et les églises ? Ou la réforme qui reste à faire de recentrement sur la mission, la sanctification par la liturgie pérenne, la connaissance de la doctrine catholique, toutes choses que la messe traditionnelle représente ?
La réforme à venir de l’Église, la vraie, ne peut arriver que par l’action des représentants de Jésus-Christ par excellence que sont les évêques, Successeurs des Apôtres. Mais l’immense manifestation du sensus fidelium, de l’instinct de la foi des fidèles, que représente l’attachement à la messe et au catéchisme « de toujours », est comme une prière permanente, instante, croissante, auprès des pasteurs de l’Église pour qu’ils agissent en ce sens. Tels sont éminemment ces prières en marche, ces pèlerinages traditionnels qui se multiplient aujourd’hui.
Telles aussi nos « veilles » parisiennes, pour la liberté de la liturgie traditionnelle, durant lesquelles nous récitons le chapelet devant les bureaux de l’archevêché, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, du lundi au vendredi, de 13h à 13h 30, à Saint-Georges de La Villette, 114 avenue Simon Bolivar, dans le XIXe, le mercredi et le vendredi à 17h, devant Notre-Dame du Travail, dans le XIVe, le dimanche à 18h 15.
En union de prière et d’amitié.
Christian Marquant
TRADITIONAL PILGRIMAGES
AND CHURCH REFORM
213th WEEK: THE SENTINELS CONTINUE THEIR PRAYERS
FOR THE DEFENSE OF THE TRADITIONAL MASS
IN FRONT OF THE ARCHDIOCESE OF PARIS

The press has been eagerly turning its attention to the surprising phenomenon of traditional pilgrimages. Thus, La Croix, October 16, wrote: "The rise of traditional pilgrimages driven by regional identity": "For the past two years," writes Matthieu Lasserre, a tradition specialist for La Croix, "new types of traditionalist pilgrimages have emerged in several French regions. Created by lay people, in honor of regional identity and the Tridentine liturgy, these pilgrimages are establishing themselves in the ecclesial landscape, despite some tensions with the bishops."
If we scan a broader period, we observe that the resurgence of pilgrimages—that of Compostela, of course, but also many diocesan pilgrimages, with the exposition of relics, etc.—is part of a more general return to traditional and popular manifestations of piety. There is a desire, especially among young people—and even among those who profess other religions—to rediscover "the most intense and radical forms of religion" (Charles Mercier and Philippe Portier, quoted by Matthieu Lasserre, in "Les jeunes et leur laïcité," recently published by Presses de Sciences Po).
"Traditional pilgrimages" (Brittany, Normandy, Gascony, Provence, the SSPX’s to Lourdes, etc.) have thus developed from this underlying movement of contemporary Catholicism: a movement of retreat from the post-conciliar period, a reactionary movement— of those who react – so to speak, a conservative movement—aspiring to conserve and preserve—but a young movement, with families and many children. These pilgrimages, driven by the growing success of the Chartres Pilgrimage of Christendom, are also emerging in other countries: the pilgrimage to Covadonga in Spain, to Walsingham in England, to Belgium, to Fribourg in Switzerland, to Portugal, and the SSPX pilgrimage to Midland in Canada. And, of course, the Summorum Pontificum pilgrimage in Rome, in its 14th edition this week, from Friday to Sunday.
These pious, and sometimes very exacting, demonstrations of visibility assume even greater visibility in the traditional field because they make visible a vigorous non-acceptance of the liturgical reform of Vatican II, a non-acceptance that represents a more widespread rejection of the deadly innovations made in the "spirit of the Council."
And it is precisely because they represent a new emphasis on this sensitive point that these pilgrimages attract attention, interest, or unease. Thus, Golias of October 2, 2025, whose headline was "Is Leo XIV Moving to the Right?", stated: "From October 24 to 26, the annual traditionalist pilgrimage Summorum Pontificum will be held in Rome. Created in 2012, it takes its name from the motu proprio Summorum Pontificum (2007). […] A Tridentine Mass on the occasion of this pilgrimage - which brings together up to 2,000 people - had been banned in Rome for three years. Leo XIV, forced to take a position, chose to back down. In fact, we have just learned that on October 25, the pontifical Mass, the culmination of the Summorum Pontificum pilgrimage in the Roman basilica, will be celebrated according to the ancient rite."
Contrary to what Golias believes, this papal authorization should not be interpreted as a shift to the right by the Pope. However, this does not preclude the fact that, in what it truly is—a very noble gesture of appeasement—it demonstrates a realistic adaptation of the Pope (like that of Bishop Christory in Chartres, Bishop Touvet in Fréjus-Toulon, etc.) to a situation of protest that is all the more difficult to ignore or contain (Bishop Cador in Coutances, Bishop de Germay in Lyon, etc.) when it is clear that the pastoral born from the Council is now exhausted, having resulted in a desertification in terms of practice, vocations, and catechism teaching.
Traditional pilgrimages, with their crowds of young Catholics, a large proportion of whom are not pure traditionalists, reflect the inescapable nature of the problem facing the Church over the past 60 years: what reform? The liberal reform that has been carried out, which has emptied the seminaries and the churches? Or the reform that remains to be done, centered on mission, sanctification through the perennial liturgy, and knowledge of Catholic doctrine, all of which is represented by the Traditional Mass?
The future reform of the Church, the true reform, can only emerge through the action of the representatives of Jesus Christ par excellence: the bishops, successors of the Apostles. But the immense manifestation of the sensus fidelium, the instinct of faith of the faithful, represented by their attachment to the Mass and the catechism “of all times”, is like a permanent, urgent, and growing prayer addressed to the pastors of the Church, asking them to act in this direction. Such are these true prayers in motion are, these traditional pilgrimages now multiplying themselves everywhere.
Such are also our Parisian "vigils" for the freedom of the traditional liturgy, during which we pray the rosary in front of the archdiocesan offices, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, Monday through Friday, from 1:00 to 1:30 p.m.; at Saint-Georges de La Villette, 114 avenue Simon Bolivar, on Wednesdays and Fridays at 5:00 p.m.; and in front of Notre-Dame du Travail, on Sundays at 6:15 p.m.
PELLEGRINAGGI TRADIZIONALI
E RIFORMA DELLA CHIESA
213ª SETTIMANA: LE SENTINELLE CONTINUANO LA LORO PREGHIERA
PER LA DIFESA DELLA MESSA TRADIZIONALE
DAVANTI ALL'ARCIDIOCESI DI PARIGI

La stampa rivolge ora volentieri la sua attenzione al sorprendente fenomeno dei pellegrinaggi tradizionali. Così, La Croix, il 16 ottobre, ha scritto: "L'ascesa dei pellegrinaggi tradizionali trainata dall'identità regionale": "Negli ultimi due anni", scrive Matthieu Lasserre, specialista delle tradizioni per La Croix, "sono emersi nuovi tipi di pellegrinaggi tradizionalisti in diverse regioni francesi. Creati da laici, in onore dell'identità regionale e della liturgia tridentina, questi pellegrinaggi si stanno affermando nel panorama ecclesiale, nonostante alcune tensioni con i vescovi".
Se vagliamo un periodo più ampio, osserviamo che la rinascita dei pellegrinaggi – quello di Compostela, naturalmente, ma anche molti pellegrinaggi diocesani, con esposizione di reliquie, ecc. – si inserisce in un più generale ritorno alle manifestazioni tradizionali e popolari di pietà. C'è un desiderio, soprattutto tra i giovani – e anche tra coloro che professano altre religioni – di riscoprire "le forme più intense e radicali della religione" (Charles Mercier e Philippe Portier, citati da Matthieu Lasserre, in "Les jeunes et leur laïcité", recentemente pubblicato da Presses de Sciences Po).
I "pellegrinaggi tradizionali" (Bretagna, Normandia, Guascogna, Provenza, quello della FSSPX a Lourdes, ecc.) si sono quindi sviluppati da questo movimento di fondo del cattolicesimo contemporaneo: un movimento di ritiro dal periodo postconciliare, un movimento reazionario – che reagisce – per così dire, un movimento conservatore – che aspira a conservare e preservare – ma un movimento giovane, con famiglie e molti bambini. Questi pellegrinaggi, spinti dal crescente successo del Pellegrinaggio della Cristianità di Chartres, stanno emergendo anche in altri Paesi: il pellegrinaggio a Covadonga in Spagna, a Walsingham in Inghilterra, in Belgio, a Friburgo in Svizzera, in Portogallo e il pellegrinaggio della FSSPX a Midland in Canada. E, naturalmente, il pellegrinaggio Summorum Pontificum a Roma, con la sua 14a edizione questa settimana, da venerdì a domenica.
Queste pie, e a volte molto ardue, dimostrazioni di visibilità assumono una visibilità ancora maggiore nel terreno tradizionale perché rendono visibile una vigorosa non accettazione della riforma liturgica del Vaticano II, una non accettazione che rappresenta un rifiuto più diffuso delle innovazioni mortifere introdotte nello "spirito del Concilio".
Ed è proprio perché rappresentano una nuova enfasi su questo punto delicato che questi pellegrinaggi attirano attenzione, interesse o disagio. Così, Golias del 2 ottobre 2025, il cui titolo era "Leone XIV si sta spostando a destra?", affermava: "Dal 24 al 26 ottobre si terrà a Roma il pellegrinaggio tradizionale annuale Summorum Pontificum. Istituito nel 2012, prende il nome dal motu proprio Summorum Pontificum (2007). […] La Messa tridentina per l'occasione di questo pellegrinaggio - che raduna fino a 2.000 persone - era stata vietata a Roma per tre anni. Leone XIV, costretto a prendere posizione, scelse di fare marcia indietro. Abbiamo appena appreso, infatti, che il 25 ottobre la Messa pontificale, culmine del pellegrinaggio Summorum Pontificum nella basilica romana, sarà celebrata secondo il rito antico".
Contrariamente a quanto ritiene Golias, questa autorizzazione papale non deve essere interpretata come uno spostamento a destra da parte del Papa. Tuttavia, ciò non esclude che, in quello che è veramente – un nobilissimo gesto di pacificazione – esso dimostri un adattamento realistico del Papa (come quello del vescovo Christory a Chartres, del vescovo Touvet a Fréjus-Tolone, ecc.) a una situazione di protesta tanto più difficile da ignorare o contenere (del vescovo Cador a Coutances, del vescovo de Germay a Lione, ecc.) quando è chiaro che la pastorale nata dal Concilio è esaurita, lasciando dietro di sé una desertificazione in termini di pratica, vocazioni e insegnamento del catechismo.
I pellegrinaggi tradizionali, con le loro folle di giovani cattolici, molti dei quali non sono tradizionalisti puri, riflettono la natura ineludibile del problema che la Chiesa si trova ad affrontare negli ultimi 60 anni: quale riforma? La riforma liberale che è stata attuata, che ha svuotato seminari e chiese? O la riforma che resta da fare, incentrata sulla missione, la santificazione attraverso la liturgia perenne e la conoscenza della dottrina cattolica, il tutto rappresentato dalla Messa Tradizionale?
La futura riforma della Chiesa, la vera riforma, potrà emergere solo attraverso l'azione dei rappresentanti di Gesù Cristo per eccellenza: i vescovi, successori degli Apostoli. Ma l'immensa manifestazione del sensus fidelium, l'istinto di fede dei fedeli, rappresentato dal loro attaccamento alla Messa e al catechismo "di sempre", è come una preghiera permanente, urgente e crescente rivolta ai pastori della Chiesa, chiedendo loro di agire in questa direzione. Ecco cosa sono queste preghiere in movimento, questi pellegrinaggi tradizionali che oggi vediamo moltiplicarsi.
Tali sono anche le nostre "vigilie" parigine per la libertà della liturgia tradizionale, durante le quali recitiamo il rosario davanti agli uffici dell'arcidiocesi, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, dal lunedì al venerdì, dalle 13:00 alle 13:30; a Saint-Georges de La Villette, 114 avenue Simon Bolivar, il mercoledì e il venerdì alle 17:00; e davanti a Notre-Dame du Travail, la domenica alle 18:15.
PEREGRINACIONES TRADICIONALES
Y REFORMA DE LA IGLESIA
SEMANA 213: LOS CENTINELAS CONTINÚAN SUS ORACIONES
EN DEFENSA DE LA MISA TRADICIONAL
DELANTE DE LA ARCHIDIÓCESIS DE PARÍS

La prensa se está volviendo con grande interés hacia el sorprendente fenómeno de las peregrinaciones tradicionales. Así, La Croix, el 16 de octubre: «El auge de las peregrinaciones tradicionales impulsadas por la identidad regional»: “Hace dos años, escribe Matthieu Lasserre, especialista en «tradición» de La Croix, han surgido nuevos tipos de peregrinaciones tradicionalistas en varias regiones francesas. Creadas por laicos, en honor a la identidad regional y a la liturgia tridentina, estas peregrinaciones se están consolidando en el panorama eclesial, a pesar de algunas tensiones con los obispos”.»
Si analizamos un período más amplio, observamos que el resurgimiento de las peregrinaciones, la de Compostela, por supuesto, pero también muchas peregrinaciones diocesanas, con exposición de reliquias, etc., forma parte de un retorno más generalizado a las manifestaciones tradicionales y populares de piedad. Existe un deseo, especialmente entre los jóvenes —e incluso entre quienes profesan otras religiones— de redescubrir «las formas más intensas y radicales de religión» (Charles Mercier y Philippe Portier, citados por Matthieu Lasserre, en «Les jeunes et leur laïcité», publicado recientemente por Presses de Sciences Po).
Las «peregrinaciones tradicionales» (Bretaña, Normandía, Gascuña, Provenza, la FSSPX a Lourdes, etc.) se han desarrollado, pues, a partir de este movimiento subyacente del catolicismo contemporáneo: un movimiento de retirada del posconcilio, un movimiento reaccionario –que reacciona–, por así decirlo, un movimiento conservador –que aspira a conservar y preservar–, pero un movimiento joven, con familias y muchos niños. Estas peregrinaciones, impulsadas por el creciente éxito de la Peregrinación de la Cristiandad a Chartres, también están surgiendo en otros países: la peregrinación a Covadonga en España, a Walsingham en Inglaterra, a Bélgica, a Friburgo en Suiza, a Portugal, y la de la FSSPX a Midland en Canadá. Y, por supuesto, la peregrinación Summorum Pontificum en Roma, con su 14.ª edición, esta semana, de viernes a domingo.
Estas piadosas, y a veces muy arduas, manifestaciones de visibilidad asumen aún más visibilidad en el terreno tradicional porque hacen visible una enérgica no aceptación de la reforma litúrgica del Vaticano II, no aceptación que representa un rechazo más generalizado de las innovaciones mortíferas hechas en el «espíritu del Concilio».
Y precisamente porque representan un nuevo énfasis en este punto tan sensible, estas peregrinaciones atraen la atención, el interés o la inquietud. Así por ejemplo, Golias del 2 de octubre de 2025, cuyo titular era «¿Se está moviendo León XIV hacia la derecha?», decía: «Del 24 al 26 de octubre se celebrará en Roma la peregrinación tradicionalista anual Summorum Pontificum. Creada en 2012, toma su nombre del motu proprio Summorum Pontificum (2007). […] La misa tridentina por ocasión de esta peregrinación - que reúne hasta 2.000 personas - ha estado prohibida en Roma durante tres años. León XIV, obligado a tomar una posición, optó por dar marcha atrás. De hecho, acabamos de enterarnos que el 25 de octubre, la misa pontifical, culminación de la peregrinación Summorum Pontificum en la basílica romana, se celebrará según el rito antiguo.»
Contrariamente a lo que cree Golias, esta autorización papal no debe interpretarse como un giro a la derecha por parte del Papa. Sin embargo, eso no excluye que lo que en realidad es –un gesto muy noble de apaciguamiento– demuestre una adaptación realista del Papa (como la de Mons. Christory en Chartres, Mons. Touvet en Fréjus-Toulon, etc.) a una situación de protesta tanto más difícil de ignorar o contener (Mons. Cador en Coutances, Mons. de Germay en Lyon, etc.) cuando es claro que la pastoral nacida del Concilio se ve agotada por una desertificación en cuanto a la práctica, las vocaciones y la enseñanza del catecismo.
Las peregrinaciones tradicionales, con sus multitudes de jóvenes católicos, una gran proporción de los cuales no son tradicionalistas puros, reflejan la naturaleza ineludible del problema que enfrenta la Iglesia durante los últimos 60 años: ¿qué reforma? ¿La reforma liberal que se ha llevado a cabo, que ha vaciado seminarios e iglesias? ¿O la reforma que queda por hacer, centrada en la misión, la santificación a través de la liturgia perenne, el conocimiento de la doctrina católica, es decir, todo lo que la misa tradicional representa?
La futura reforma de la Iglesia, la verdadera reforma, solo puede surgir mediante la acción de los representantes de Jesús. Cristo por excelencia: los obispos, sucesores de los Apóstoles. Pero la inmensa manifestación del sensus fidelium, el instinto de fe de los fieles, representado por el apego a la Misa y al catecismo «de siempre», es como una oración o plegaria permanente, urgente y creciente dirigida a los pastores de la Iglesia, pidiéndoles que actúen en esta dirección. Es lo que son, eminentemente, estas oraciones en movimiento, estas peregrinaciones tradicionales que se multiplican hoy.
Tales son también nuestras «vigilias» parisinas, por la libertad de la liturgia tradicional, durante las cuales rezamos el rosario delante de las oficinas de la archidiócesis, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, de lunes a viernes, de 13:00 a 13:30 horas, en Saint-Georges de La Villette, 114 avenue Simon Bolivar, los miércoles y viernes a las 17:00 horas, delante de Notre-Dame du Travail, los domingos a las 18:15 horas.